Croisière en solitaire été 2024 avec Tanû

Depuis notre dernière navigation sur la côte Ibérique début août, j’ai fait l'acquisition d'un spi asymétrique d'occasion pour compléter la garde-robe de mon GPB (Grand Petit Bateau) et gagner quelques miettes de nœuds dans le petit temps.
N'ayant pas de bout dehors rigide, j'ai fabriqué avec des cordages et accastillage présents à bord un lien textile.
Passé dans le davier, je règle la hauteur du point d'amure en fonction de l'allure sur le taquet central du pont.
En vent arrière, je relâche le lien et reprends le bras avec une garcette barber.

J'ai également fait l'acquisition d'une tablette dédiée à la navigation.
Il s'agit d'une T4 de chez Crosscall.
Tablette endurcie et d'une très grande autonomie

Départ de Port Leucate le mardi 27 août.
Cap au Nord.
Navigation voile et moteur sur une mer plate et avec un vent nul.
Plusieurs chasses de thon observées.
Mouillage dans le sable noir de l'anse de la Conque au Cap d'Agde.

Le 28 août, les conditions de navigation sont similaires à celles de la veille pour rallier port Gardian. (Les Saintes Marie de la Mer)
Mouillage à l'ouest de la digue dans 1.50 m d'eau.

Le 29 août direction l'anse du Beauduc en Camargue.
Les conditions idéales pour essayer l'asymétrique.
Pour 4,4 nds de vent, Tanû avance à 3,5 nds au grand largue.
Je déroule également 1/3 de génois pour augmenter la surface de toile.
Arrivée et mouillage sous voiles.

Le 30 août je continue ma route vers l’Est afin de passer le golfe de Fos sur Mer et mouiller dans les eaux bleues et cristallines de l'anse Boumandariel.
Une belle journée sous spi...

Le 31 août, direction les îles du Frioul.
Navigation par vent de travers.

Le 02 septembre, après 2 jours à terre et de belles balades à pied, je quitte le Frioul pour une longue navigation à voile et moteur en direction de la plage du Jonquet bien abritée des vents d'ouest derrière le Cap Sicié.
C'est un réel plaisir de longer les falaises le long des calanques, le Cap Canaille et le bec de l'aigle.

Le 03 septembre, après une nuit tranquille, le vent d’Est forci et la mer se lève.
J'appareille dans la houle qui me pousse à la côte.
Je borde la GV bâbord amure avec 2 ris afin de maintenir l'hélice du hors-bord dans l'eau et me sortir de cette situation.

J'arrive dans la soirée plage de Lequin à Porquerolles où je jette la pioche.
Un fort coup de vent d'Est est annoncé pour le lendemain avec de violents orages.
A 20.00h un avis de grand frais est signalé sur le 16.

Le 04 septembre au petit matin, je fais route sur Bormes les Mimosas pour m'abriter.
Un balai incessant de navires a suivi mon arrivée toute la journée.
Les autorités Maritimes ont demandé aux quelques bateaux au mouillage de s'abriter
dans le port.
Les fortes pluies de la nuit du 4 au 5 m’ont permis d'identifier 4 infiltrations d'eau dans Tanû.

Le samedi 7 septembre, je reprends la mer à destination de St Raphaël.
Une nouvelle dépression est en cours de formation.
En fin de journée je suis accueilli au port de Santa Lucia par Gérard et Armelle BLONDEL du Biloup 265 Talien qui sont venus me rendre visite.

Le mauvais temps et le fort mistral me bloque toute la semaine.
J'en profite pour faire de la technique à bord.

Vendredi 13, je quitte Santa Lucia sur une queue de mistral et mer formée à destination des iles de Lérins.
La fin du Bms est annoncée dans la soirée.
Je profite du vent portant pour essayer différentes combinaisons de voiles.

A 17h30 j'immobilise Tanû sur une tâche de sable entre l'île de Ste Honorat et l'île de Ste Marguerite.

Samedi 14, gonflage de l'annexe et visite de l'île de Ste Honorat.

Le lundi 16, direction les bouées de mouillage au nord de l'île de Ste Marguerite devant le Fort Royal où fut emprisonné l'homme au masque de fer.

La ville de Cannes offre la gratuité du mouillage pour une durée de 21 jours.
Il suffit de s’amarrer sur une bouée correspondant au tonnage de votre navire et de contacter le numéro de téléphone inscrit sur la boule.
Petit bémol, mouillage est exposé au vent et houle du Nord Est.
La nuit du 17 au 18 septembre a été très mouvementée avec 1.60 m de creux et 16 nds de vent en moyenne.

Départ le 18 au matin pour jeter mon ancre à la Pointe du Brouis.

Le 19 septembre, panne de vent. Je rejoins le port de Cavalaire sur mer au moteur pour avitaillement.

Le 20 septembre, je repars pour l'île de Porquerolles.
La navigation est réalisée au grand largue sous génois tangoné.
Un vrai bonheur. 
Je stoppe Tanû dans l'anse de la Courtade.
Nouveau mouillage effectué sous voile.

Le 22 septembre, journée du patrimoine, visite du fort de Ste Agathe.
La vue est splendide.
Tanû est facilement identifiable. C'est le plus petit bateau... 😊

Le 23 septembre, changement de mouillage pour l'anse du Bon Renaud. Je dois m'abriter du vent d'ouest se renforçant.

Mercredi 25, départ au lever du soleil pour une grande navigation voile et moteur à destination des iles du Frioul.
Nouveau Bms annoncé.
A 17h30 empannage involontaire au passage du Cap Croisette sous pilote électrique.
Génois à contre sous rafales 15/20 nœuds.
Tanû est violemment couché sur son côté bâbord est ma petite personne à 4 pattes dans le carré.
Affalage de la GV et fin de la navigation avec 1/3 de genois.

Prise de bouée au port du Frioul, cul à quai devant la Capitainerie.
Les fortes rafales de la nuit plaquent la jupe de Tanû contre le béton.
J'effectue un marouflage à l'aide d'un nœud de prusic sur l'aussière qui me tient à la bouée.
Cela me permet d'écarter Tanû du quai avec le winch.

Le 27 septembre, je libère les amarres et me dirige voile et moteur sur le port de Sausset les Pins.
Nouveau Bms sur la méditerranée Est pour les 2 jours à venir.
Je passe devant le château d'If dont la silhouette se dessine dans le soleil levant.

Le 28, cuisine au four d'une belle dorade royale achetée directement au pêcheur.

Le 29 septembre, départ pour Port Gardian.
A 12h00 je suis en train de remplir mon journal de bord lorsque le moteur s'arrête soudainement et Tanû s'immobilise.
L’orin d’une marque de pêche entre 2 eaux a bloqué l'hélice du hors-bord ainsi que le safran.
Je dois plonger et couper.
Reprise de la route à 12h20.
Mouillage en fin de journée devant la digue.

Le vent est passé E.N.E. dans la nuit.
Le 30 au matin les 7 noeuds poussent Tanû sous genois à 3.9 nds pour une petite navigation sans encombre jusqu'à Port Camargue.

Le 01 octobre, la brume accueille Tanû dans son manteau. 
Je quitte le Grau du Roi au moteur.
J'exerce une vigilance maximale car la visibilité est d'une centaine de mètres.
A 10h00 le vent se lève et chasse la brume.
Le déflecteur radar se détache et vient se briser en 2 morceaux sur le pont.
Genois au grand largue pour rejoindre le port du Cap d'Agde.

Le 02 octobre, le 16 annonce toutes les 20 minutes un Bms en cours sur le Lion.
Je décide néanmoins de prendre la mer.
Les prévisions annoncées sont bien là.
Pluie, vent établi à 15 nds du 330 ainsi qu'une puissante houle 3/4 avant qui m'entraîne vers le large.
J'avance au près serré avec 2 ris dans la voile et 1/4 de génois.
Tanû tape et butte dans les vagues, se stoppe et reprend sa route.
Je fait route entre 2,5 et 3 nds.
Je suis bien à l'abri dans le cockpit et fier de mon GPB.

Je souhaiterais appuyer avec le moteur pour un meilleur cap et stabiliser mon voilier.
Impossible sous cette amure, la gîte fait déjauger le hord bord en permanence.
Je passe au pré bon plein afin de soulager Tanû des coups de boutoir.

A 11h30, un dauphin me rend visite.
Il coupe perpendiculairement ma route et s'éloigne.
A 13h00, la houle devient moins significative et le vent mollit légèrement.
Je supprime un ris et déroule 2/3 de génois.
La vitesse augmente pour atteindre une moyenne de 4,7 nds  au pré serré
A 18h00 l'étrave de Tanû entre dans la passe du chenal de Port Leucate.

Malgré quelques points à corriger, je suis très satisfait de Tanû qui ne demande qu'à reprendre le large pour des navigations hauturières.

                                                                                                                 Benoit RAGUENET "TANÛ" Biloup 77 NV