Le Biloup 77 NV : un vrai fer à repasser !

Je suis propriétaire depuis 4 ans de mon premier voilier : un Biloup 77 NV de 2002, version HB, nommé PETULA. Mon premier lieu de mouillage était dans le Havre de Regnéville-sur-Mer, puis dans le fond de la rade de Brest (au-delà du port du Moulin Blanc), et depuis cet été, j'ai un mouillage à Langrolay dans la Rance. Bien que je n'aie pas beaucoup d'expérience en voile de croisière, j'ai participé comme équipier à des régates interentreprises pendant plusieurs années, soit 4 à 5 jours par an de navigation, le plus souvent autour de bouées.

L'achat de ce bateau a coïncidé avec un changement professionnel, me permettant de réduire mes déplacements. Les conseils d'amis marins m'ont orienté vers le Biloup plutôt qu'un SUN 2500 ou un First 25, comme je l'envisageais initialement. Le Biloup est certes pépère, mais il est robuste, très habitable et échouable, ce qui me facilite la recherche d'un mouillage, et tout cela pour un budget limité, tout comme mes compétences de marin d'ailleurs !

 

J’étais très impatient de naviguer sur PETULA que j’avais acheté « sur pied » et j’ai fait connaissance de mon voisin de port à sec qui possédait le même Biloup : un vieux marin, pêcheur, mais ayant beaucoup bourlingué en voilier. Son opinion sur le Biloup était sans appel : « C’est un fer à repasser ». Pourtant il en était finalement assez content, et au vu de ses aménagements de pont et d’intérieur, on pouvait le penser. Un peu déçu tout de même par cet avis : fini les régates mais des navigations tranquilles en perspective. Disons que pour apprendre, c'est l'idéal !

 

Pourtant, le Fer à Repasser PETULA peut parfois procurer quelques sensations, et je veux dans ce récit en témoigner.

 

Date : 16 Juillet 2024

 

Équipage :

  • Bruno et Christophe (Mon Poto)

Trajet : PLOUMANACH => ERQUY (Convoyage Brest Saint Malo Langrolay)

 

Récit :

Départ de Ploumanac’h : Nous avons quitté le port sous un ciel dégagé le matin, en fin de marée descendante d’un petit coefficient 37. Le vent était plutôt stable avec environ 10/12 nœuds W/SW. Les prévisions météorologiques annonçaient un vent forcissant jusqu’à 17-20 nœuds, ce qui est, de mon point de vue, au-dessus de la zone de confort de notre petit Biloup, même au largue ou vent arrière.

 

Dès notre sortie du port, nous avons hissé les voiles et pris notre cap vers Erquy au grand largue. Le vent s’est rapidement établi à 15/16 nœuds, ce qui nous a permis de tirer le maximum des capacités de ce petit BILOUP. Cependant, nous avons pris la précaution de prendre un ris de GV (et parfois aussi le génois), sachant qu’un Biloup ne plane pas mais pousse de l’eau ! Le bateau nécessitait une attention constante à la barre avec une houle sur l’arrière. Le tangon de spi était là pour forcer notre génois, soit à contre soit dans l’axe, afin d’éviter les déventes avec la houle.

 

Une journée complète à la barre pour éviter les lofs sur les vagues et ajuster la voilure et le tangon si besoin. Presque une heure accrochée à un beau RM visiblement tout neuf et tirant des bords plus amples que nous pour éviter le « tout arrière ». Incroyable mais j’avais presque retrouvé les sensations de régate à ses côtés ! Pas eux certainement, et visiblement pas des pros de la mer ou peut-être un RM tout neuf donc on fait attention. Mais une belle sensation de vitesse avec mon PETULA, et c’est tellement rare avec lui.

 

Arrivée à Erquy : Nous avons atteint le port d'Erquy après une journée de navigation intense. Nous sommes arrivés juste à temps pour nous échouer à côté d’une famille de 3 jeunes enfants à bord d’un beau Biloup 89. Rencontre sympa mais sans apéro… les enfants allaient se coucher. Nous sommes restés sages avant la dernière étape vers le mouillage de Langrolay, notre destination finale. L'équipage de PETULA était ravi de cette journée et de la « performance ».

 

Records de Vitesse absolu et de vitesse moyenne !

Records de Vitesse absolu et de vitesse moyenne ! : Nous avons atteint notre vitesse maximale de 8 nœuds GPS

(le courant n’était pourtant pas si fort avec un coefficient de 37, et comme déjà mentionné, le Biloup ne plane pas).

 

Ce moment a été particulièrement excitant pour l'équipage et en tout cas pas habituel, ce qui nous a agréablement surpris. Il faut croire que les conditions de vent et de mer étaient parfaitement alignées pour nous permettre de battre le précédent record de 7,1 nœuds en face de Ouessant. (Et là il y avait du courant !)

 

L’autre surprise, et la marche était plus haute, c’est notre vitesse moyenne : 3,7 nœuds de moyenne sur les derniers trajets et 5,5 nœuds aujourd’hui sur plus de 8h 40 de nav. !

 

Pour un petit bateau, c’est pas mal.

 

Un fer à repasser ce Biloup ? Peut-être, mais il sait aussi nous surprendre et nous offrir des moments inoubliables.

 

 

                                                                                                Bruno et Christophe Biloup 77 NV "Pétula"

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